L’univers culinaire français a été marqué en ce début de mois d’octobre par le lancement de l’UMBA à Paris. L’Union des métiers de bouche africains. Cette association nouvellement implantée dans le paysage culinaire français veut agir de manière structurée à la faveur des métiers du secteur en lien avec l’Afrique et ses diasporas.
« Avançons sur quelque chose. N’attendons pas les gens. En réalité aujourd’hui, on est en capacité de le faire et d’avancer ensemble. Nous, qui pensions la même chose concernant nos gastronomies ». C’est sur ce ton que Kader Jawneh, président de l’association de l’union des métiers de bouche africains (UMBA) a ouvert la soirée de lancement organisée dans le IIe arrondissement de Paris.
Porte-voix des métiers de bouche africains
C’est au cœur de la Villa Maasaï, le plus grand restaurant africain de la capitale, que s’est tenu le rendez-vous, lundi 2 octobre. Entrepreneurs, restaurateurs, financiers, chefs, marques agroalimentaires, grossistes, distributeurs, traiteurs, juristes et tout plein d’autres corps de métiers gravitant dans l’écosystème culinaire africain ont répondu présent. C’est dans cette ferveur que les membres du bureau composés de Kader Jawneh, le président, d’Aissata Fane la vice-présidente, Blériot Tcheeko en qualité de trésorier et Laurent Kalala en tant que secrétaire, ont présenté l’UMBA. L’idée de cette organisation est de rassembler sous une même entité tous les différents métiers de bouche africains ou affiliés. Dans l’objectif de valoriser la gastronomie africaine et par la même lui donner une visibilité auprès des clients, des entreprises et autres organismes. Tout en apportant une aide structurelle et organisationnelle à tous ces métiers notamment dans le domaine de la recherche de financements, l’obtention de tarifs préférentiels. Dans cette démarche, l’UMBA se veut le porte-parole de confiance de tous ces métiers auprès des médias, guides et autres acteurs majeurs du secteur. L’UMBA se veut kpata-kpata*.
Tout un arsenal pour l’excellence
Dans cette optique, des projets et des actions groupées sont mis en place.
Des campagnes de marketing vont assurer une reconnaissance des cuisines africaines et des membres de l’UMBA grâce à la participation à des salons gastronomiques, à la collaboration avec des critiques culinaires, des influenceurs. Toute une communication est prévue et des évènements alignés avec l’univers culinaire afro sont au programme. Des orgies gustatives aux saveurs d’ailleurs sont planifiées. L’UMBA a prévu eloko ya makasi*. Entre le bissap Week et l’aloko Week, la capitale française n’est pas prête.
En plus de ce volet, l’UMBA veut s’identifier à l’excellence. Formations, conférences, ateliers vont être organisés pour assurer la montée en compétence des membres. Des masterclass menées par des professionnels du métier vont délivrer des conseils. Tout un soutien juridique est proposé aux adhérents : d’ateliers sur les réglementations en vigueur aux licences nécessaires jusqu’aux aspects juridiques de la gestion d’un établissement de restauration.
Sans oublier la clé de voûte, le lobbying institutionnel. Ainsi, l’association compte collaborer étroitement avec les institutions.
Par ce cheminement, le #parnouspournous évoqué au début du discours d’ouverture prononcé par le CEO d’Afrik’N’Fusion, Kader Jawneh, prend tout son sens.
« Ensemble, on est plus fort »
L’UMBA est une première en termes d’organisme sur la scène culinaire française. La création de cette association destinée à « promouvoir les gastronomies africaines de la meilleure des manières et à prendre une place prépondérante dans la gastronomie en France et même ailleurs dans le monde » est la mission que les membres fondateurs de l’UMBA se sont fixés. Car selon Laurent Kalala, secrétaire au sein de l’association et co-fondateur de Bomayé, « moins de 1 % des restaurants en France sont des restaurants africains ». De ce constat, la démarche de l’UMBA vise à bouleverser l’ordre établi tout en s’appuyant sur des valeurs fortes comme « la coopération. L’une des premières valeurs, souligne Aissata Fane, membre du bureau et co-fondatrice de Savane et mousson. Il est vrai qu’entre les métiers de bouche africains, les élans de coopération sont rares. Mais je pense qu’on a tout à y gagner en coopérant ensemble ». Pour elle, la collaboration entre les membres de l’association est une manne dans ce type d’écosystème. En plus de ce premier socle, l’UMBA repose sur la formation, la promotion, l’entraide et la communication, le tout rallié sous le cri de guerre « ensemble, on est plus fort ». Est-ce qu’on augmente le volume ou bien* ?
Comment est né l’UMBA ?
Tout est parti d’un mécontentement exprimé sur LinkedIn. Ayi* …
L’absence de représentation des restaurants africains dans le guide Michelin a poussé Kader Jawneh, co-fondateur d’Afrik’N’Fusion, a parlé vrai vrai*. Il a souligné le manque de visibilité de la cuisine africaine et a lancé un appel à une unification des acteurs du milieu. Le but est de valoriser et faire rayonner la gastronomie africaine.
Cette bouteille lancée à la mer accouplée à la détermination de celui-ci, a rapidement porté ses fruits. En moins d’une semaine, 30 restaurateurs africains se sont réunis dans ses bureaux. Touchés par une énergie commune palpable, ils ont pris la décision unanime de fonder l’UMBA, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour la cuisine africaine en France.
Et depuis l’annonce de ce groupement de personnes morales qui exercent une activité liée aux cuisines africaines, il y a de cela un mois, les statistiques sur les réseaux sociaux parlent. Plus de 70 000 vues sur Instagram. 40 000 avec TikTok. Et plus de 55 000 sur Linkedin. Ainsi commence l’UMBA …