Il y a environ un an, le chef, Aboubakar Nfefena a lancé son restaurant, Shôkut. Le concept est clair. Être l’étendard du burger où les féculents africains sont rois. Cet univers culinaire entre multiculturalisme et street food, le chef le caractérise sans limite.
« J’ai fait tous les tests avec la plupart des féculents africains comme le plantain, le manioc, l’igname, la patate douce » raconte Aboubakar Nfefena, le propriétaire du restaurant Shôkut. Le fast food « cuisiné » dédié aux burgers à base de féculents africains. « Révolution » est le mot qui regroupe ses créations culinaires. Ça djalafoule*.
« Le Mc Donald’s africain » version healthy
Burger Aloko. Burger Patate douce. Burger Manioc. Burger Igname. Chez Shôkut, les féculents africains sont versés*. « Il y a une particularité dans ce que je fais au restaurant. Au bas mot, il n’y a pas un produit, ici, qui a moins de 10 ans de réflexion » selon le chef Aboubakar Nfefena. Shôkut, c’est son rêve américain. Et il prend forme dans le XXe arrondissement de Paris.
Celui qui a connu l’influence de la multinationale de la restauration rapide, Mc Donald’s, a développé dans son imaginaire, depuis sa jeunesse, l’idée « d’être le Mc Donald’s africain ». Mais avec l’engagement d’une éthique alimentaire tournée vers une restauration rapide saine où tout est fait maison. « Quand je remonte dans mes souvenirs lointains à l’école, j’avais déjà avancé l’idée que je voulais créer le Mc Donald’s africain avec des produits africains. Tout le monde s’est moqué de moi » confie en souriant le chef. Sa formation de cuisinier en France et son héritage en tant qu’enfant issu d’une famille de commerçants, l’ont poussé à « faire le pas ». Pas un peu*.
« Occuper l’espace qui est le nôtre »
Dans sa cuisine, Aboubakar Nfefena donne la place à la culture africaine qui est la sienne. « Je n’ai pas besoin de la présenter, je le suis. Je ramène cette touche là avec la base que j’ai puisé ici, en France. Je fais ce mélange pour pousser ma cuisine loin, développe-t-il. Ce qui est intéressant dans la cuisine, c’est de connaître le b. a.-ba. Quand tu as cette maîtrise, tu peux la décliner dans tous les styles de cuisine que tu souhaites ». Et c’est ce que fait le vrai-vrai* des burgers afro.
Originaire du mboa*, le chef définit sa cuisine comme multiculturelle en y apportant une touche de cuisine française bien poussée. Ses expériences professionnelles et sa maitrise de la cuisine lui permettent d’avoir le savant dosage pour jauger, atténuer telle ou telle chose . « Dans tout ce que je fais, j’amène les épices africaines. J’ai commencé par lier tout ça. Et maintenant, je l’offre au monde » déclare-t-il. Comme inscrit sur l’auvent de sa devanture, il cultive “ l’exploring food culture ” (ndlr, explorez la culture culinaire). Le mélange des saveurs, des cultures et des aliments adjoint à une solide base de connaissances définissent bien le travail du chef Booba.
Création de burgers signatures
Le massah* du burger fait maison à base de féculents africains œuvre dans sa cuisine. Trouver le bon fromage pour accompagner le féculent choisi n’est pas si simple. Entre le cantal, le cheddar, le reblochon ou autre, Aboubakar Nfefena s’essaye.
Adepte du fait maison, Booba crée ses mélanges d’épices. Mais aussi ses sauces comme la sauce kamer*, une mayonnaise piquante ou la sauce verte qui accompagnent ses plats.
Depuis 18 ans, il fait son métier avec passion avec comme second amour, la littérature aussi présente dans son restaurant. Avec Shôkut, il veut déployer ses connaissances et créer des burgers signatures dans la lignée de son concept.
Celui qui a retapé un vieux restaurant kebab à l’abandon est déjà la fierté du quartier. Alors s’il peut faire connaître les merveilles du continent africain tout en apportant sa pierre à l’édifice dans l’univers de la restauration africaine, il peut partir serein. Car le chef a conscience que « la vie est une scène de théâtre. Chacun joue son rôle et s’en va ». Est-ce qu’on augmente le volume ou bien?*