Depuis le début de l’année, Ayaaba a pris place à Paris. Ce nouveau lieu met la lumière sur une cuisine street food afro connue de tous et pour tous, répandue en Afrique de l’Ouest. Ce restaurant d’un genre à la bonne franquette versus Afrique, offre cette cuisine simple et accessible aux intonations de la rue.
Ayaaba est la déesse de l’accueil et du foyer dans la mythologie fon -du Bénin- et nigérienne. Ce foyer, Wilfried Forson l’a (re)créé accompagné de sa tante paternelle à la fois grande sœur, Essie Bello, avec son restaurant Ayaaba. Akwaba* !
Dans son établissement, « ce sont des mets qui sont vendues de façon simple, informelle en Afrique. Et qu’on mange entre deux destinations avec le souci de proposer quelque chose de goûtu et qualitatif » explique l’entrepreneur de 29 ans.
Un héritage culinaire ouest africain
Gnonmi. Klaklo. Jollof rice. Koliko. Garba. Boullie d’aklui et bien d’autres mets, tant emblématiques en Afrique de l’Ouest, expriment l’ambiance culinaire que l’ex-banquier d’affaires en fusion acquisition, propose au sein de son établissement, Ayaaba. Cet héritage culinaire, l’enfant originaire du Togo l’a découvert lors de ces différents voyages au Bénin, au Ghana, en Côte d’Ivoire en tant qu’adulte. « J’ai constaté qu’il y avait des similitudes sur ce qu’on mangeait en termes de street food. Et ce sont des choses qu’étrangement, on ne retrouve pas forcement à Paris » développe-t-il. Alors depuis plus de trois mois, le restaurant Ayaaba, basé dans le XIe arrondissement, propose une cuisine que le fondateur appelle « une cuisine de bord de route ». Ayaaba est calé*.
Des pastels à la sardine, des frites d’igname
Entre les snacks sucrés allant du beignet à l’alloco ; les snacks salés comme les pastels à la sardine, les koliko, des frites d’igname, désignées autrement ailleurs. Ou même le snack typiquement anglophone qu’on trouve beaucoup au Nigeria et au Ghana, l’indomie, des nouilles sautées à base de corne de bœuf avec pleins d’assaisonnement, Ayaaba se veut le lieu de référence culinaire entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria à Paris. Il y propose même des journées à thèmes culinaires comme la journée atassi, ablo, orchestrées par l’experte du dégué fait maison, Essie Bello.
En plus, de l’excellente cuisine, toute une programmation culturelle anime le lieu. Concerts, stand up, pop-up de marques de vêtements, soirées à thèmes… « On propose un tas d’évènements afrocentré pour la plupart mais pas que. C’est ouvert à tous » développe le fondateur. Récemment, un atelier sit and paint organisé par Flavia Borges, une décoratrice d’intérieur émotionnelle axée sur les ateliers d’énergie créative, et aiguillé par Darlane de Rose Canva, a égayé le restaurant tout un après-midi. Huuummm*.
Toute une culture culinaire autour des ewé, yoruba, gin-mina
« On souhaite toucher tous les pans de la culture » avance Wilfried Forson. Et surtout celle de la culture culinaire caractérisée par les cultures ewé, yoruba, gin-mina du sud du Togo et du Bénin.
A la carte d’Ayaaba, « ce sont des plats qu’on peut trouver la plupart du temps dehors » et faits maison à la commande.
La sélection se limite à trois plats relativement simples mais assez emblématiques de la street food d’Afrique de l’Ouest. « Ce sont des plats qu’il faut sortir vite et qui se mangent bien à midi ou le soir rapidement avec un budget raisonnable » précise le propriétaire des lieux. Entre le jollof rice, le garba ou «le plateau » typiquement togolais, Ayaaba transporte sa clientèle vers cette autre madeleine de Proust made in Africa, souvent préparée par des dames en bord de route. Par son concept, il met à l’honneur ces dames et montre la manière dont elles font vivre l’Afrique. Et Ayaaba, du prénom de sa grand-mère béninoise, est un signe vraiment gnomi*.