La cuisine caribéenne vegane par Mangeuse d’herbe

par | Fév 7, 2024 | Actu food, Culture, Société

Depuis cinq ans environ, Mangeuse d’herbe sévit sur les internets pour porter haut la cuisine caribéenne végétale. De son vrai nom Charlotte Polifonte, la blogueuse culinaire antillaise, définit l’afro veganisme et les messages profonds liés à cette mouvance.

« Très souvent on m’a dit, toi, dans ta famille, il y avait déjà une base écolo. C’était des rastas. Il mangeait ital. Mais pas du tout » raconte Charlotte Polifonte, la militante afro vegan derrière le compte Instagram Mangeuse d’herbe. Ce compte à viser pédagogique transmet des recettes végétalisées plutôt inspirées des cuisines caribéennes. En y ajoutant des contenus qui vont parler d’animalisme et de conscience écologique. Impliquée dans cette mouvance, elle donne des conférences pour sensibiliser. Mais aussi des ateliers culinaires axés sur la cuisine antillaise végétalisée avec goût. És zòt paré* ?

Puiser dans son ancestralité

Bokits vegan. Seitan au colombo. Flan vegan coco râpé. Roulés de patates douces aux épices madras. Sauce Kreyol-In. Court bouillon de la paix des océans. Cake kreyol. Pâtés antillais vegan. Toutes ces recettes sont bien plus que des recettes pour la blogueuse originaire de la Guadeloupe. C’est tout un héritage culturel, culinaire que Charlotte Polifonte partage de manière ludique et engagée. Sa démarche consiste à puiser dans son ancestralité sans oublier les dynamiques d’oppressions qui pour elle expliquent notre construction et notre rapport au vivant. Par son cheminement, elle valorise une culture culinaire qui a énormément à apporter en termes de saveurs, de parfums, de nutriments et de vitamines.

« Le Mont Blanc veganisey »

« Dans ma famille, je mangeais très rarement le riz haricots rouges avec des lardons. Je trouve très intéressant de travailler ensemble, maintenant adulte, des plats qu’on n’a pas forcément l’habitude de consommer en végétale » relève-t-elle. Vegane depuis huit ans et sans « base écolo », elle a su « transmuter cet héritage ». Burger haricots rouges. Curry de pois cassés aux légumes. Légumes peyi rôtis. Cake citron et crème coco cacao. Wraps de lentilles aux piments antillais. Mont Blanc veganisey. Colombo vegan.

Par son concept de végétaliser la cuisine antillaise, elle « agit en se ressourçant, en revisitant et en conservant ses traditions tout en épargnant. Sans être dans une culture de survie et de violence, comme la culture caribéenne, qui s’est construite sur la violence même s’il y a beaucoup de résilience » explique Charlotte Polifonte.

Se « connecter aux aliments »

Par son pseudonyme Mangeuse d’herbe sur les réseaux sociaux, elle met l’accent sur la vaste richesse culinaire des Antilles. Autant au niveau des produits, des épices que sur la pharmacopée culinaire. Cive. Piments végétariens. Feuilles de bois d’Inde. Et tant d’autres… Charlotte Polifonte fait vivre et vibrer cette cuisine qu’elle désigne comme « intuitive pour garder justement cette tradition ». Son afro veganisme se définit par un apprentissage qui passe par le ressenti et qui explore les sensations. « Parce que la cuisine antillaise, elle se transmet à travers une forme d’intelligence émotionnelle. Il faut faire appel à tous ces sens pour créer une cuisine traditionnelle tendre qui nous rappelle celle de nos mamans. Et qui va nous permettre de nous connecter aux aliments de manière plus essentielle » conclut-elle. An nou aye* ! Dans son univers, l’ambinace est au dombré vegan haricots de la saveur. Sorbet coco vegan. Pâte de massalé des caraïbes. Poulet coco végan antillais.

La rédaction

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