Avec sa gamme d’infusions Ôkandi, la fondatrice Koudiéji Maguiraga met la lumière sur la richesse du continent africain du végétal à la racine. Avec sa marque, elle œuvre pour transmettre les traditions autour du bien-être avec éthique et éco-responsabilité.
« Valoriser la pharmacopée africaine à travers les infusions mais aussi ses cultures, ses traditions » est l’une des missions premières de Koudiéji Maguiraga avec sa marque Ôkandi. Une marque d’infusion, de bien-être par les plantes africaines. De son expérience et par son parcours et ses recherches, cette responsable d’équipe en finance des marchés dans le secteur de l’IT, a vite compris l’importance de rendre accessible la médecine traditionnelle africaine dans les règles de l’art. Est-ce qu’on augmente le volume ou bien* ?
Une plante aux multiples vertus
Le khamaré, la racine de vétiver ; le gowé, le souchet rond ; l’al danka, l’écorce de manguier ou les feuilles de djéka, alchornea cordifolia, sont les quelques trésors parmi tant d’autres que Koudiéji Maguiraga veut partager. « Faciliter l’utilisation de ces plantes et les faire découvrir de la manière la plus authentique afin qu’on puisse les consommer le plus sainement et le plus naturellement » est le but avec sa marque, Ôkandi, “notre maison“ en soninké, une langue du Mali.
Tout a commencé en 2020 lorsqu’elle était en enceinte de son deuxième enfant en pleine crise sanitaire. Sur les conseils de sa mère, elle se retrouve à consommer du khamaré. Une plante aux multiples vertus utilisée traditionnellement depuis des millénaires en Afrique et qui ne lui est pas inconnue. « C’est un héritage culturel familial puisque sa maman, ses tantes, sa grand-mère et bien des mousso* de son entourage utilisent depuis des décennies » comme inscrit dans la présentation de son site.
« Elle est dans l’eau. Tantôt, elle est dans la casserole »
« Cela fait des années que je connais cette racine sans la connaître. Des fois, on la voit. Elle est dans l’eau. Tantôt, elle est dans la casserole, sans trop se poser de questions. La transmission orale suffisait » explique Koudiéji Maguiraga. Cette expérience personnelle a déclenché la curiosité de la fondatrice d’Ôkandi. Une, deux, cette hyperactive comme elle aime se désigner, a commencé à faire des recherches pour savoir ce qu’on sait sur cette racine d’un point de vue scientifique. « Je me suis renseignée sur les propriétés afin de connaître les effets, les bienfaits. Et là, je redécouvre la racine, lâche-t-elle tout sourire. À chaque fois que j’apprenais quelque chose, j’appelais ma mère. Mais sais-tu qu’elle est antibactérienne ? C’est pour ça que vous la mettez dans l’eau parce qu’elle absorbe les agents pathogènes de l’eau. Ça la purifie et ça lui donne ce goût boisé » complète-t-elle. L’accumulation de ces connaissances scientifiques autour de la racine de vetiver a poussé Koudiéji Maguiraga, à élargir son savoir à d’autres plantes traditionnelles. Fleurs d’hibiscus, oseille de Guinée. Citronnelle. Kinkéliba, combretum micranthum. Moringa.
Valorisation des plantes africaines mais aussi le continent
Pour celle qui a grandi dans le Val-de-Marne en Ile-de-France, « tout le monde devait connaître cette racine ». À partir de là, la créatrice de la marque Ôkandi a mis un pied dans la phytothérapie. Elle commence à découvrir ces plantes africaines, comme le ramdé, une variété du kinkéliba. Pour celle qui n’a jamais aimé le lait, le ramdé, une plante au goût très agréable, a été son salut toute son enfance. Mais elle a porté la nostalgie de cette boisson puisqu’il est difficile d’en trouver en France. De ces racines ont germé les premières pousses qui ont conduit au fleurissement d’Ôkandi. Cette marque akloakloa* axée sur le bien-être valorise les plantes africaines mais aussi le continent. Derrière ces infusions, ces plantes, il y a tout un rituel avec des traditions que Koudiéji Maguiraga souhaite faire connaître pour en garantir la transmission. Malgré l’étape caillou* autour des recherches et la réglementation européenne stricte, elle a créé des infusions éco-responsables de qualité.
Consommer de façon éthique et éco-responsable
Entourée de phytothérapeutes, de chercheurs, de professeurs, de praticiens, de responsables du département de médecine traditionnelle au Mali qui connaissent très bien les plantes africaines, Ôkandi est sorti de terre. Et propose des produits 100% artisanaux avec des matières premières sélectionnées et sourcées auprès de cultivateurs, de producteurs. Ça ne ment pas*.
La marque est en partenariat avec une coopérative de femmes maliennes et s’est associée à un ESAT, La Fabrique de Vitry-sur-Seine, pour une collaboration. Ainsi, Koudiéji Maguiraga est totalement alignée « avec ses valeurs. Tout comme moi, Ôkandi est un produit franco-malien » lâche-t-elle en riant.
Dans “notre maison“, toutes les plantes utilisées en infusion format sachet proviennent du Mali sauf le djéka de Côte d’Ivoire. Le vrac vient de la sous-région (Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin…). Et tout est 100% naturel et pur. Aucun mélange ni ajout de saveur, d’arôme. Ce sont des produits biodégradables, recyclables ou fabriqués à partir de produits recyclés. Hanhan*
Avec Ôkandi, Koudiéji Maguiraga montre qu’il est « possible de consommer de façon éthique et éco-responsable » tout en valorisant l’Afrique et ses traditions avec modernité.